Mana'o s'engage encore et toujours : Parents du bout du monde
- Patrick Blanche
- 23 mars
- 4 min de lecture

Un jour on rencontre un témoignage d'Enfant du Mékong et on s'engage sur un parrainage.
Cela m'est arrivé par une recherche constante de vouloir partager ces dons de santé, d'éducation, d'amour, d'un pays riche et en paix dans lequel j'ai grandi, appris un métier et où mes enfants ont grandi à leur tour.
On s'engage par un don financier régulier et une correspondance avec son filleul ; il grandit, il peut s'établir et avoir à son tour la possibilité de créer sa famille avec tous les dons.
C'est beau et extrêmement utile mais peut rester théorique voire littéraire.
Ma seconde étape fut de voir mon fils choisir de partir comme Volontaire Bambou dans cette association au bout de notre monde.
Pendant un an il partage le quotidien des filleuls, accompagne les encadrants et les enfants, faisant le lien entre l'association et son action sur le terrain.
On échange, il nous partage ses expériences, ses joies, ses douleurs et les peines rencontrées et surtout tous ces sourires d'espérance et de confiance qu'il reçoit. C’est comme un petit bouleversement d'âme de sentir un cœur proche dans cette aventure, la réalité du bout de son monde transparaît peu à peu dans notre vie.
Ma troisième étape fut d'aller le voir et de rencontrer sa nouvelle vie : d'aller au bout de mon monde qui est devenu le sien.
L'avion interminable, la chaleur, la fatigue et puis voilà : le sourire de notre enfant, notre joie de nous retrouver et sa fierté de nous partager sa vie et ses nouveaux amis.
Ses nouveaux amis : c'est le choc de la quatrième étape !
Ses nouveaux amis que ce soient les administrateurs autour du programme (religieuses, professeurs...), les enfants et bien sûr tout le petit monde dans lequel il vit : épicerie, petit restaurant de midi, etc...
On découvre comment vivent ces enfants rencontrés à l'école dans leur bel uniforme propre et repassé, dans la pauvreté et dans la dignité : une pièce pour toute une famille, un bat-flanc pour lit familial, pas de sanitaires et très peu de meubles et parfois pas d'eau courante ni d'électricité.Locataire parfois juste toléré et jusqu'au prochain puissant typhon qui peut détruire ce petit nid familial.
Et puis les parents.
Des parents faisant leur possible pour vous accueillir, vous offrant souvent à manger alors que leur repas du lendemain n'est pas toujours assuré.
Des parents comme nous mais qui n'ont pas notre chance d'être né avec tous nos dons.
Des parents fatigués, inquiets mais se battant pour ces enfants qui sourient.
Parfois cela ne suffit plus : la maladie, un accident, le désespoir, l'alcool et la famille se délite...
Dans les cas extrêmes une grande sœur reste seule pour s'occuper des plus petits.
La vie est un combat et ces parents sont comme nous !
Ils travaillent beaucoup dans des conditions très difficiles sans aucune sécurité d'emploi et de santé.
Comme nous, ils veulent le meilleur pour leur enfants : grandir en bonne santé, une bonne éducation, pouvoir leur donner toute la tendresse et tout le bonheur possible.
Ils ont l'espérance que même si leur vie est un sacrifice de travail et de santé de tous leurs jours, au moins leurs enfants pourront avoir un vrai métier, en vivre décemment et choisir leurs rêves.
Comme nous.
C'est cette espérance qui les tient debout.
Pour l'instant.
Imaginez-vous comme eux, juste un instant…
Avoir constamment cette peur au ventre de ne pas savoir comment nourrir et élever nos merveilles.
Etre abruti de fatigue tous les soirs et culpabiliser de n'être pas assez présent pour écouter et vivre avec nos merveilles.
Se sentir coupable et honteux mais en même temps rester digne et droit.
Recommencer tous les matins sans réelle garantie du repas du lendemain.
Imaginez de tomber malade à ce moment-là : comment nourrir la famille et l'accompagner ?
Certes il y a la solidarité des voisins mais cela ne suffit pas toujours.
Enfin malgré tous nos efforts, voir avec désespoir que la situation se dégrade.
L'enfer !...
Et ne pas avoir d'autre choix que de continuer encore et d'espérer, espérer toujours...
Cet espoir peut venir de vous !
Tout simplement, un don modique par mois sera un espoir, un soulagement pour des parents du bout de notre monde.
Qu'est ce qui les sépare de nous ?
La chance du lieu de naissance peut être, ce que j'appelle le loto de la vie.
Ils sont comme nous mais n'ont pas reçu tous nos dons.
Comment ne pas les aider, participer à leur combat ?
Au moins alléger cette boule dans leur ventre pour l'éducation de leurs enfants.
Un simple don c'est une reconnaissance de leur combat qui est aussi le nôtre finalement.
Il faut juste vérifier ou sont les vrais priorités. Pas les vôtres.
Celle de tous : toutes les femmes, hommes et enfants de notre monde.
Alors si ce texte vous a plu et convaincu, prenez rendez-vous tout de suite avec vous même pour accompagner un enfant dans son éducation et redonner de l'espoir à des parents !
Tout de suite ?
Oui car sinon notre consommation nous fera oublier ce cri silencieux d'espoir.
S'il vous plait, aidons les.
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